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Passer de systèmes en systèmes pour aller de soi vers Soi.



L’Apprenti

Ma situation va de pire en pire…


L’Enseignant.

Assez de Jérémiades ! Pourquoi restez-vous dans votre zone de confort ?


A.

Vous voulez dire, « dans votre zone d’inconfort » ?


E.

Si vous restez si longtemps dans votre situation, c’est justement parce que vous vous y êtes habitués. En cela, cette situation est devenue une zone de confort, certes relatif, mais c’est une situation qui a le grand avantage d’être connue.



Imaginez un parc dans lequel un mouton broute de l’herbe depuis toujours. Il se croit protégé.

Pour cet animal, l’inconfort, c’est d’oser s’aventurer vers le nouveau, vers l’inconnu. Mais s’il reste dans le parc, prisonnier du connu, il sera tondu puis abattu.

Sortir du parc est une question de survie. Mais cela demande beaucoup d’audace, d’imagination, d’intelligence, de détermination, de force, de courage et de persévérance, autant de qualités dont le mouton semble dépourvu.


A.

D’une part, je ne vois pas de rapport avec ma situation. Je ne suis pas un mouton.

D’autre part, si le mouton de votre fable sort de son parc, il va devoir affronter les dangers de la vie sauvage qui sans nul doute ne manqueront pas de raccourcir considérablement la durée de son existence.


E.

La clôture du parc ne le met pas complètement à l’abri des dangers de la vie sauvage qu’il ne connaît pas et devant lesquels il n’a pas appris à se défendre.

C’est justement son ignorance et son conformisme qui le mettent en danger.

En évoquant l’image d’un mouton, je ne parlais pas de vous, mais de comportements de type mouton qui sont largement répandus parmi les humains. En hommage à Rabelais, ces comportements pourraient être dénommés comme étant l’effet Panurge.


A.

Je me souviens. C’est l’histoire dans laquelle un homme s’est vengé en achetant le mouton directeur d’un troupeau, puis il l’a jeté dans l’eau. Le reste du troupeau a suivi, et toutes les bêtes se sont noyées.


E.

Les comportements auxquels notre ami Rabelais faisait allusion sont bien antérieurs à son époque et n’ont pas cessé depuis. Ils ont même tendance à être amplifiés, car tous les dirigeants tentent d’utiliser cette faille pour influencer leurs électeurs, leurs sujets, leurs employés et subalternes. Il leur suffit de faire croire aux autres qu’ils sont des moutons et qu’ils doivent suivre le chef qui leur apportera la solution.


A.

Comment voulez-vous que je m’en sorte si tout le monde s’y met ?


E.

En n’étant pas " comme tout le monde ". Cela revient à savoir qui vous êtes et à l’exprimer, car chaque être est différent de " monsieur tout le monde ". Il n’y a donc personne à suivre pour vous trouver vous-même.


A.

Est-ce que cela signifie que pour me connaître, je dois aller vers l’inconnu ? Et pourtant, si cet inconnu, c’est moi, comment puis-je ne pas le connaître ?


E.

Ce moi dont vous parlez est en fait celui que vous croyez être.



Pour parvenir à dépasser vos croyances et vos conditionnements pour vous retrouver vous-même, il vous faut un miroir. Et ce miroir est la vie.


A.

Inutile de loucher dans des positions étranges et de s’astreindre à des disciplines extrêmes ?


E.

Les sports et le yoga peuvent aider, mais ils peuvent aussi égarer. Ce que nous visons ici est la connaissance de Soi grâce au miroir le plus naturel qui existe en ce monde : la compagnie de nos semblables et la vie dans la nature.


A.

Il faut remplacer l’effet Panurge par l’effet miroir !


E.

Évitez toutefois de vous laissez piéger par les miroirs aux alouettes, c’est à dire par les fausses apparences. Pour cela, énonçons la règle : "Ce que vous percevez à l’extérieur reflète ce qui se passe à l’intérieur de vous."



A.

Je n’approuve pourtant en aucune façon les atrocités, les catastrophes, les mensonges, les abus, les guerres, les famines et l’enfer dans lequel vivent la plupart de mes semblables. Et je ne vois pas en quoi cet enfer est le reflet de celui qui se trouverait en moi !


E.

Les tissus de vos croyances, quelles que soient leur couleur et leur épaisseur, ne suffisent pas à étouffer le chant des jérémiades avec lesquelles vous avez débuté notre entretien.

Voyez-vous, une loi est une loi. Une vérité reste une vérité. Ainsi, cet enfer existe et prospère tant que vous ne réalisez pas ceci : "Ce qui se passe à l’extérieur de vous se passe en réalité en vous, car vous êtes Cela, le créateur de cela."

Ce que vous jugez, ce que vous rejetez, n’est autre qu’une partie de vous-même en souffrance.


A.

Ouah !!!! Si c’est moi qui ai créé ce mal-être et cette misère, je regrette d’exister !


E.

En effet, celui qui doit disparaître est le jugement que votre ego porte sur ce qui est. Cet ego est votre juge, votre condamnation, votre bourreau. Sa sentence est la mort. Son arme est le conflit. Son dieu est la destruction. Son drapeau est l’orgueil. Son objectif, votre suicide.


A.

C’est ce qu’on appelle le Mal ! Comment l’abattre ?


E.

Plutôt que de le tuer, je vous suggère de le considérer.

Reconnaître sans jugement et accueillir sans conditions ce qui est, c’est un bon départ pour commencer à se transformer. Mais il faut changer de niveau de conscience et cela commence en acceptant ce qui est.

En réalisant que vous avez tout créé, que votre seul ennemi est vous-même, il y a des chances que vous perdiez l’envie de vous battre et de vous faire mal.

Alors, il devient possible d’ouvrir les yeux et de regarder le monde autrement.

Et l’accueil de ce qui est permet de lâcher-prise.


A.

Si je comprends bien, accueillir ce qui est sans détachement, c’est la noyade assurée. Et pratiquer le détachement sans l’accueil de ce qui est, c’est bonjour la solitude et la frustration !

E.

Tout à fait. C’est ainsi que vous pouvez devenir un observateur de vos projections dans ce monde, de ces créations qui reflètent votre image dans ce miroir.


A.

Comment regarder ce que je n’aime pas et qui me fait souffrir ?


E.

Pour guérir de vos souffrances, vous devez réajuster les représentations que vous vous faites de vous-même et des autres. Cela revient à revoir les relations que vous entretenez avec vos différents systèmes. Les connaissez-vous ?


A.

Les systèmes de croyances, de pensées, de valeurs, je suppose.


E.

Pas tout à fait. En fait les systèmes que vous évoquez sont pertinents lorsque l’on étudie la structure énergétique de l’être humain. C’est un sujet essentiel, mais il est prématuré de l’aborder maintenant. Les systèmes dont je voudrais vous entretenir à présent sont vos systèmes relationnels.


A.

Vous voulez parler de ma famille, de mes amis, de mes collègues dans les loisirs et au travail ?


E.

Entre autres. Toutes vos relations s’emboîtent comme des couches de poupées gigognes, depuis votre naissance et jusqu’à votre dernier jour. Ces relations forment des systèmes auxquels vous appartenez. Le premier de vos systèmes est celui votre famille d’origine, et plus particulièrement celui que vous formiez avec votre mère.


A.

Et quels sont les autres systèmes en dehors de ceux déjà cités ?


E.

Les sociétés, les pays, les civilisations, la planète, le système solaire, la galaxie, l’univers forment des systèmes qui vous incluent. Mais aussi vos organes, vos cellules, les molécules et les atomes que vous incluez. Voyez-vous, chacun fait partie d’un tout qui émet et reçoit toutes sortes d’informations.

Si les informations que vous percevez traduisent des difficultés, des conflits et des souffrances, c’est qu’il existe un déséquilibre dans vos systèmes.


A.

Si je comprends bien, remettre de l’ordre dans mes systèmes permet de mieux me connaître et de rétablir de la fluidité dans mes relations avec les êtres et avec la vie.

De Soi

C’est exact. Mais pour changer un comportement ancré dans vos mémoires cellulaires, sources des conditionnements inconscients, il faut repasser par le corps. En effet, une simple prise de conscience ne suffit pas.


A.

Pour guérir le monde de mes souffrances, vous me conseillez une thérapie psycho-corporelle ?


E.

Si le symptôme persiste après le traitement systémique, il faut l’envisager.


A.

Quel traitement préconisez-vous ?


E.

Il existe des groupes de constellations systémiques. Une constellation de groupe se déroule avec un constellateur, un représenté et des représentants.



Le constellateur pose un cadre bienveillant dans lequel l’exploration peut se dérouler en confiance.

Le représenté place dans l’espace des représentants qui incarnent en réalité non pas des personnes extérieures, mais les images que son inconscient a créées, et qui ne sont que des parties de lui-même en conflit.


A.

Lorsque l’on lui demande de placer sa mère ou son père, le représenté sait-il qu’il ne met en scène que ses propres mémoires ?


E.

Le cerveau du constellé recrée une réalité virtuelle dans laquelle les parents représentés semblent extérieurs et bien réels. C’est comme au spectacle ou lors d’un rêve, lorsque le spectateur vit les situations fictives comme étant très réelles. Il ne fait pas semblant. Il revit émotionnellement les situations, ce qui permet aux mémoires inconscientes de réapparaître.


A.

Qu’en est-il des représentants ?


E.

Ils restituent les sensations éprouvées. Ils ne connaissent pas les situations réelles, ni les personnes qu’ils représentent. Pourtant, ils arrivent à les incarner parfaitement. Leur mental n’est pas sollicité. Ils sont simplement en connexion par le corps avec le système du représenté. C’est une communication simple, directe et à distance de corps à corps par des sortes d’émetteurs récepteurs cellulaires.


A.

Avant l’invention de la radio, on aurait parlé de magie ?


E.

Depuis la découverte de la génétique, on peut supposer que certaines protéines, des cellules nerveuses et une partie des chaînes d’ADN pourraient assurer cette fonction.

Heureusement, il n’est pas nécessaire de connaître la mécanique pour conduire une voiture. Ce qui compte est l’efficacité du fonctionnement et la pertinence du résultat.

Le fait que les représentants arrivent à capter et à restituer une réalité subtile, souvent non exprimée verbalement, est toujours un sujet d’étonnement et d’émerveillement pour les participants.


A.

Quel est le rôle du constellateur ?


E.

Le champ inconscient fonctionne à la fois sur le plan énergétique et sur le plan symbolique. Le placement des représentants manifeste dans l’espace une dimension symbolique.

Le constellateur a été formé pour comprendre cette dimension. Il est donc capable d’écouter le ressenti des représentants et de voir ce qui est à sa juste place dans un système et ce qui ne l’est pas. Il sait également que le système évolue naturellement vers son état d’équilibre.


A.

Si le système peut revenir à l’équilibre naturellement, pourquoi consteller ?


E.

Une constellation systémique traduit dans un premier temps les jugements, les blocages, les déséquilibres et les dysfonctionnements des représentations. Ainsi mis en lumière, l’ordre peut se rétablir, des liens se recréer et le système évoluer ensuite vers un état de meilleur équilibre qui permet à la vie de circuler plus librement.


L’Apprenti.

Je comprends mieux comment ce que je perçois à l’extérieur est le reflet de mon état intérieur, et la projection de ma réalité cellulaire et inconsciente.


L’Enseignant.

Lorsque votre vision de vous-même et du monde est guérie, vous sortez de la survie pour entrer dans la vie. Vous pouvez évoluer vers vos autres dimensions de vous-même.

Alors la question se pose : que faire de ma vie ? Qui suis-je vraiment ?

L’outil systémique devient alors une des voies de la Connaissance de Soi.


A.

En quelque sorte, je passe de soi à Soi ?


E.

Les constellations permettent de clarifier des objectifs, des choix, des orientations.

La conscience précédemment divisée par différents conflits internes retrouve progressivement son unité et élargit son point de vue. D’où des décisions éclairées par une partie de l’être considérée comme inconsciente.


A.

Alors notre inconscient est notre guide ? Comment peut-il nous inspirer des choix inspirés alors qu’il est inconscient ? Vous commencez à me perdre.


E.

Ce qui est perdu, c’est la perspective limitée, voire étriquée de votre moi qui a une perception totalement inversée de la réalité.

En réalité, c’est la conscience immergée dans le monde matériel qui est en réalité inconsciente. Ce qui, il faut l’admettre, est difficile à réaliser.

Cette personnalité qui s’est construite dans un monde impermanent, résistant et séparé, générateur de bonheurs éphémères et de grandes frustrations, est coupée de l’univers.


A.

Mais n’est-ce pas cela, la vie ?


E.

Un poisson dans un bocal peut se sentir en sécurité. Mais quand le poisson grandit, le bocal cesse d’être confortable. À un certain niveau de croissance du poisson, le bocal devient très inconfortable. Et à un moment donné, il devient impossible de sortir du bocal car la taille du poisson est plus grande que l’ouverture.

A.

C’est la raison pour laquelle on dit que la vieillesse est un naufrage ?


E.

En effet. Le poisson doit sortir de son bocal pour constater que ce bocal à toujours été dans un coin de l’Océan.


A.

Alors il boit la tasse ?


E.

En effet, d’une certaine manière, le grand bocal devient une petite tasse lorsque poisson s’en éloigne. C’est un changement de perspective qui permet d’ajuster la perception de la réalité.

Ainsi, ce qui était considéré comme inconscient est en réalité superconscient, et la conscience personnelle apparaît comme étant inconsciente, car coupée de l’univers.


A.

Le poisson n’a-t-il pas peur de nager dans l’Océan ?


E.

Lorsque la pratique du passage entre le fini et l’infini est ajustée, c’est la superconscience qui devient le pilote, l’alchimiste, le soleil, la terre, le ciel, et qui accompagne le poisson dans son parcours.

La Superconscience universelle est comme un Océan qui abrite une infinité de formes de vie qui sont autant de ses incarnations.

Ainsi, on peut dire que l’Océan explore l’Océan à travers ses manifestations.


A.

Il va me falloir du temps pour intégrer tout cela.


E.

Puissiez-vous vibrer au-delà du temps et de l’espace, explorer d’autres mondes et y trouver beaucoup Amis, curieux comme vous de découvrir et de partager les merveilles d’un Univers qui se renouvelle sans cesse à l’infini.





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